Le flair du reporter ....

#87 les infos, les bons plans de Minorque et l'agenda en 2 minutes top chrono

Rappelez-vous dans ma dernière newsletter, j’écrivais ces lignes ….

Et que se passe-t-il le jour même ? Onze migrants ont été secourus à 35 milles (65 kilomètres) des côtes minorquines !! Ils dérivaient à bord d’une petite embarcation. Ils sont partis deux semaines plus tôt d’Algérie en direction de Majorque et pensaient arriver à destination en deux jours.

Une situation à la fois dramatique et miraculeuse : en fait, ils sont 15 migrants à avoir quitté le littoral algérien, mais 4 sont décédés lors de la traversée. Les 11 survivants ont été pris en charge par l’hôpital Mateu Orfila de Mahon. À l’heure ou j’écris ces lignes seuls 3 personnes y sont toujours et ils sont hors de danger. Ils ont vécu un véritable calvaire : deux semaines en pleine Mer Méditerranée alors que leur réserve d’eau était de …. Deux jours (durée théorique de la traversée).

Les adultes, à l’exception des hospitalisés, ont été transférés vers des centres d'accueil sur le continent. Quant aux mineurs, ils demeurent sous la protection des autorités de Minorque.

Ps: le dernier épisode de migrants minorquins datait d’août 2019.

Avril-Mai-Octobre, bientôt la nouvelle haute saison🤔?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on observe une légère baisse de la présence des Britanniques à Minorque en juillet-août. La raison principale serait les températures trop élevées pour eux. C’est une tendance qui se confirme : nos visiteurs préférés (ils représentent près de 50 % de nos touristes étrangers) privilégient désormais la basse saison, en particulier les mois d’avril, mai et octobre.

Un autre élément entre bien sûr en jeu : les tarifs hôteliers, nettement plus abordables en dehors de l’été. Le revers de la médaille ? Si la basse saison devient trop prisée, les prix finiront inévitablement par augmenter.

Mission accomplie

Il y a quelques semaines, dans une des newsletters, je faisais mention d’un Catalan qui avait pour ambition de faire le tour du cami de cavalls ( 185 kilomnètres) en courant avec des avarcas. Et c’est chose faite !! Jordi Segura Delgado notre Catalan de 40 ans a réussi à parcourir le légendaire Camí de Cavalls. en 43 heures, 24 minutes et une seconde !!

Avarcas

Les entreprises qui fabriquent nos chaussures locales ont bien besoin de cette publicité, car le secteur est au plus mal. En effet, la chaussure minorquine est victime de contrefaçons en masse : la production a chuté d’un tiers en moins d’un an !

Elle est tombée à 300 000 paires en 2024, contre 447 000 en 2023.

Les “menorquinas” ont la cote en Espagne et bien au-delà, mais paradoxalement, une grande partie de celles-ci ne sont pas “ Made in Menorca”. Le facteur prix jouant un rôle déterminant dans cet achat “souvenir” (le portefeuille des touristes n’est pas infini, encore moins cette année avec l’inflation), des entreprises espagnoles ( principalement basées à Alicante et Saragosse) inondent le marché avec des modèles à 15-20 euros.

Ces modèles sont fabriqués avec des matériaux de moindre qualité et sont peu résistants. Autre conséquence : cela nuit fortement à l’image de marque des avarcas, car les clients pensent que ces chaussures de piètre qualité sont de véritables sandales minorquines !

Encore plus rageant : de nombreux marchés d’été à Minorque proposent ces fausses avarcas. On peut d’ailleurs s’interroger : Pourquoi les administrations locales n’interviennent pas ? Ne peuvent-elles pas interdire la vente sur ces marchés et protéger l’industrie locale ?

Cami de Cavalls

Le Conseil Insulaire prévoit d’installer des blocs et structures en bois sur le tronçon inondé du ravin de Son Boter (Étape Son Bou - Sant Tomas) afin de rétablir le passage avant la fin de la saison touristique. Cela serait une bonne chose car ce chemin est innondé depuis ..deux ans!

La restauration de l’ancienne mine, censée évacuer l’eau, n’a pas donné les résultats espérés. Le Gouvernement des Baléares attend désormais de nouveaux rapports environnementaux pour décider de la construction d’une passerelle et d’éventuels travaux sur le canal, tout en protégeant l’écosystème.

Avant la fin de la saison touristique ?? Le doute est (plus que) permis. À suivre… Je vous tiendrais au courant (notamment pour ceux qui viennent sur notre île pour la Toussaint).

Restaurants à Minorque, se rénover ou mourir ?

La restauration minorquine traverse une zone de turbulence. Fermetures en série, tickets moyens en chute libre, clients plus rares (j’ai vu des restaurants vides en plein mois d’août !). Pourquoi ? Une des explications vient des touristes eux-mêmes : Ils se plaignent de la flambée des prix des restaurants locaux. Mais est-ce la seule explication ?

La réalité est peut-être plus brutale : Minorque souffre d’une suroffre chronique. Avec 549 restaurants répertoriés, l’île compte bien plus d’établissements qu’elle ne peut en absorber, surtout en dehors des pics touristiques. Résultat : une concurrence féroce, une rentabilité en berne et des fermetures qui risquent de s’accélérer cet hiver.

Tant que l’offre ne s’ajustera pas à la réalité de la demande, le secteur restera fragilisé. Une question dérangeante demeure : Minorque, peut-elle réellement faire vivre autant de restaurants ?

De mon point de vue, je dénonce une autre cause : l’uniformisation de l’offre. Beaucoup d’établissements se contentent de cartes copiés-collés entre eux, interchangeables avec celles de n’importe quelle ville d’Espagne ou même de France. Résultat : les touristes ne voient pas trop d’intérêt de dépenser 25-30 euros par personne minimum pour des plats somme toute quelconque. À mon avis, bon nombre de touristes seraient prêts à fréquenter nos restaurants (et à dépenser davantage) pour vivre une “expérience culinaire “, en découvrant et savourant la cuisine authentique minorquine (riche de nombreuses recettes !).